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La Manche de Véronique
Septembre 2022

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Se mettre à l'eau à 4h50 demande une sacrée volonté.

A partir de ce moment, c'est une bataille qui s'installe entre Véronique et le froid. Malgré une couche de graisse appliquée sur certaines parties du corps, le froid va faire son office doucement mais sûrement : il va maltraiter son corps.

Seuls les heures d'entrainement de résistance au froid, et le mental pourront lui permettre de tenir.

Un départ de nuit implique aussi une nage presque dans le noir. Il n'y a qu'un projecteur qui permet à Véronique d'avoir un horizon de nage d'environ 2 mètres devant elle. Autrement dit, avec le mouvement des vagues, la houle, il lui faut avoir l'estomac bien accroché...

Résumé en chiffres, la traversée de Véro pourrait donner ca :

 

5 ans

2 Covid

2 allés-retours en Angleterre

18 degrès

42 kilomètres

16h43

7 ème française ChanelSwimmer

Mais ce n'est pas que ça...
 

Lorsque le soleil se lève (enfin), c'est comme une nouvelle course qui commence. L'horizon s'élargit, les rayons du soleil viennent se poser sur Véronique et commencent à la réchauffer un peu. Moment de répit si l'on peut dire dans le combat contre le froid. Le jour permet de mieux voir Véronique, mieux lire sur son visage, mieux communiquer avec elle, mais aussi commencer à se rendre compte d'un côté du trajet effectué depuis les côtes anglaises, mais aussi d'un autre côté cette immensité qu'il lui reste à couvrir. A ce stade les côtes françaises ne sont pas visibles, mais surtout des paramètres de vitesse de nage, de force du courant, d'heure des marées laissent le capitaine et l'ensemble de l'équipe dans la plus totale inconnue quant au temps restant à nager. Une longue journée attend Véronique à faire tourner ses bras au rythme incroyablement régulier de 60 battements à la minute

La nage est rythmée par les ravitaillements ; comme dans toute course le nageur doit se ravitailler. La dépense énergétique est importante : le corps travaille pour avancer mais aussi pour luter contre le froid. Chaque nageur au travers de sa préparation met en place son ou ses protocoles de ravitaillement : fréquence et contenu. Véronique a opté pour un apport en énergie varié : entre salé et sucré (soupes, boissons énergisantes, compotes, eau, morceau de pain au chocolat) dans un ordre bien précis et ce toutes les 30 minutes. Ce ravitaillement doit être pris en 30 secondes maximum pour ne pas se refroidir mais aussi pour ne pas engendrer trop de dérive due au courant ce qui serait une distance supplémentaire à couvrir, donc plus de temps dans l'eau.

C'est aussi le moment privilégié pour communiquer avec elle. C'est le tableau blanc qui nous sert de support pour cela (les paroles/cris ne sont pas toujours bien perçus depuis l'eau à cause des vagues mais aussi du bruit du moteur du bateau). Véronique peut lire les informations essentielles dont elle a besoin mais aussi les message d'encouragement de l'équipe ainsi que ceux qui suivaient la traversée en directe et commentaient en live.

En résumé le ravitaillement est essentiel pour le corps mais très bon pour le mental !

Le retour à bord. Après 16h43 minutes de nage, c’est la fin ! La fin d’une course préparée depuis 5 années. La fin de la course d’une vie, cet Himalaya des nageurs. C’était un rêve que Véronique nourrissait depuis « gamine »…
Le retour à bord c’est le moment de «l’after drop », le moment ou le sang circule à nouveau en surface du corps et où le froid pénètre dans le corps en profondeur. La bataille contre le froid n’est pas terminée. Le corps réagi par contractions musculaires, Véronique tremble alors, c’est impressionnant quand on voit ce phénomène la 1ère fois.
 

Par contre c’est la libération ! Tout arrive en même temps, les émotions, le froid, la joie, la soif, la parole, un cocktail que l’équipe accueille avec un grand plaisir tout en s’occupant d’elle, la changer, la couvrir, être à son écoute pour que le retour au calme se passe au mieux.
Les règles en vigueur impose un retour immédiat au port de départ, 2h30 pendant lesquels Veronique va essayer de commencer à dormir, nous aussi.

La tradition !

Tout nageur qui réalise la traversée de La Manche à le droit d’inscrire son nom au café Les Fleurs à Douvres.

Ce pub succède au White Horse qui avait ses murs et plafonds pleins des noms des nageurs.

Véronique
a donc pu inscrire son nom, si vous passez par là prenez 5 minutes avec une bière ou un cidre pour chercher son nom, petit indice, il n’est pas loin de celui de notre ami Remy Viallon.

 

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